Journaliste multimédia installée aux Etats-Unis, je couvre l'actualité américaine au sens large pour Marianne, L'Humanité Dimanche, Lemonde.fr et quelques autres. Ce blog est le reflet de mes observations sur le terrain. I am a multimedia journalist based in the U.S. I cover the news for French outlets such as Marianne, L'Humanité Dimanche or Lemonde.fr among others. Here you will find my observations and pictures around my reporting.
samedi, août 22, 2009
Burning Man : nihilisme et quête d'idéal en plein désert
Pour certains, le Labor Day représente l'un des six jours officiellement fériés aux Etats-Unis. Pour d'autres, c'est le point d'orgue de Burning Man, un festival en plein coeur du désert du Nevada. Du 31 août au 7 septembre c'est l'un des rendez-vous les plus excentriques des Etats-Unis.
Né à la fin des années 80, Burning Man rassemble des jeunes et moins jeunes majoritairement originaire de l'Ouest des Etats-Unis mais de plus en plus du monde entier, en quête d'un idéal. Lequel, personne ne le sait vraiment, pas même les participants. Le tableau est pourtant magique : un désert aride sur des centaines de kilomètres entouré de montagnes à l'horizon, un ciel bleu azur offrant des couchers de soleil à couper le souffle. Ca c'est lorsqu'il n'y a pas de tempête de sable, et qu'on arrive à supporter les températures extrêmes qui dépassent les 40 degrés à l'ombre.
A Burning Man, les extravagances de toutes sortes et l'anti-norme sont la règle. La nudité et les drogues aussi. Officiellement, le festival est d'abord centré sur l'art. Les participants réalisent vite que l'art n'est qu'un prétexte à se déhancher au son de DJs, gober de l'exta et en prendre plein les yeux.
C'est Larry Harvey, un jardinier paysagiste, qui a lancé le mouvement. Il a eu l'idée en 1986 de brûler une figurine en bois de plus de deux mètres sur une plage de San Francisco avec quelques amis. Agé aujourd'hui de 61 ans, Larry Harvey est à la tête d'une véritable entreprise. La participation du festival a été multipliée par dix en 10 ans, et cette année, on pourrait atteindre le record de 50 000 personnes.
Chaque festival est associé à un thème. En 2007, c'était l'environnement. En 2008, le rêve américain. Cette année, le thème est l'évolution. Des artistes inspirés font des propositions aux organisateurs qui en retour les rémunèrent pour leurs oeuvres, sur l'argent récolté par les admissions - 300 dollars par personne. Au niveau des créations, il faut être le plus excentrique possible, même si ça n'a aucune viabilité.
Burning Man est un peu à la croisée de Woodstock, d'une rave géante, d'un certain nihilisme avec une touche artsy et des participants qui, somme toute, ont les moyens de se payer le prix d'entrée voire le billet d'avion. Et c'est l'une des controverses qui entoure le festival : son impact environnemental. Car si l'une des règles de bases est de ne rien laisser derrière soi, d'être complètement autosuffisant - il faut ramener sa nourriture, son alcool...etc, l'évènement est polluant. Des dizaines de milliers de participants parcourent des centaines voire milliers de kilomètres en voiture, en avion, sans compter les générateurs qui fonctionnent non stop pendant une semaine.
Si on peut formuler des critiques à l'égard de ce festival néo-hippie qui dénonce et à la fois encense l'ivresse consumériste (immolation d'une figure de plus de 25 mètres aujourd'hui), Burning Man reste une expérience inoubliable de fête dans un décor lunaire.
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