Le web regorge d'outils pour les journalistes. Dans ce post, je m'arrête sur l'un d'entre eux, mis en place par Facebook et qui peut s'avérer utile, pour ceux d'entre nous. Il s'agit de Facebook Pages. Si l'objectif pour Facebook est bien évidemment de faire grimper son audience, tout n'est pas à jeter.
Beaucoup d'entre nous sommes mal à l'aise avec notre profil sur Facebook, car la ligne entre sphère privée et publique est ténue. Notre réseau contient aussi bien des amis que des confrères voire des sources que nous avons interviewées pour un article. Facebook Pages est un profil professionnel, sur lequel on peut poster des choses qui nous intéressent, mais pas la photo du petit dernier.
Vadim Lavrusik, récemment recruté par Facebook pour s'occuper spécifiquement des journalistes sur le site, explique - et je suis assez d'accord avec lui sur ce point - que l'identité des journalistes est de moins en moins liée au média avec lequel ils travaillent. Tout d'abord parce qu'ils sont de plus en plus affiliés à plusieurs médias - clin d'oeil aux pigistes. Et l'Internet, par le biais des blogs, de Twitter et bien évidemment de Facebook, a tendance à favoriser - peut-être à outrance - l'individualisation. Pages permet de développer ce que Lavrusik appelle sa "marque journalistique", centrée sur un nom, une personne.
Facebook Pages peut donc fonctionner comme la vitrine d'un journaliste. Il peut y poster ce qu'il l'intéresse sur le web, mais aussi ses derniers articles parus, ses dernières réalisations vidéos ou photos, ses remarques behind the scenes sur un reportage sur lequel il travaille. Et pour les journalistes-stars, le plafond des 5000 amis sur un profil normal n'existe pas sur Pages. A la question de savoir si on doit accepter les requêtes en amitié de ses lecteurs, téléspectateurs ou auditeurs - voire de ses fans - Pages est une réponse.
Facebook essaie de faire en sorte que les journalistes utilisent Pages comme un mélange de site professionnel avec une composante interactive. Personnellement, je trouve indispensable de garder un portfolio en ligne dont je contrôle le contenu, le code et l'apparence. Mais Pages ajoute un dynamisme et une interactivité que mon site - très statique - n'a pas. La facilité avec laquelle il est possible de mettre en ligne des contenus multimédias est également un avantage, alors que la mise en ligne d'un sujet sur mon site me prend facilement une heure.
Les journalistes-stars utilisent également Pages pour sonder leur réseau sur un sujet sur lequel ils enquêtent grâce à l'application Facebook Questions. Fareed Zakaria de Times et CNN s'en est servi dans le cas ci-dessous. Pratique.
Parmi la multitude d'applications disponibles sur Facebook, certaines sont très utiles pour les journalistes. Outre Facebook Questions, Livestream peut s'avérer très pratique pour une chaine de télévision. Cette application permet de diffuser en direct les flux d'une chaine - particulièrement utile lorsque la diffusion hertzienne est interrompue, ou que le site plante, comme ça a été le cas pour Al Jazeera.
Autre problème éthique que Pages permet de résoudre : suivre l'actualité d'hommes et femmes politiques de tous bords, sans forcément adhérer à leurs idées. Lorsqu'on couvre l'actu, et surtout l'actualité politique, on doit savoir ce que disent les acteurs importants. Pages permet de suivre ce que racontent Barack Obama et John Boehner sans forcément les inclure dans son cercle d'amis intimes.
Enfin pour les mobile journalists, Pages peut être actualisé via SMS, en connectant son compte à un numéro de portable (cela se fait dans l'onglet Mobile des paramètres sur Facebook). Cela fonctionne aux Etats-Unis, pas sûr que ça marche ailleurs.
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