Malgré ces signes de d'inconfort, la Guinéenne a tenu tout du long, sans s'arrêter, arborant un visage crispé, sur le point de fondre en larme.
Nafissatou Diallo s'exprimant devant des centaines de journalistes le 28 juillet 2011.
L'extrême inverse de son avocat qui a pris le relai juste après. Grand orateur, adoptant un visage grave, fermé, hostile et combatif, Ken Thompson a réitéré la nécessité d'envoyer l'affaire au pénal, devant un jury. Une pression de plus en plus forte vis-à-vis du procureur qui se trouve le cul entre deux chaises :
1/ Poursuivre au pénal en prenant le risque de présenter une victime "non crédible" à la barre et de perdre,
2/ Ne pas poursuivre au pénal et subir les foudres des groupes de pression présents en masse jeudi, qui se feront un plaisir de mener une campagne contre lui lors de sa ré-élection (pas avant 2013 tout de même).
Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo lors de la conférence de presse du 28 juillet 2011 à Brooklyn.
Quoiqu'il en soit, la stratégie offensive de l'avocat et de ses "sbires" de la communauté afro-américaine à Brooklyn et Harlem est très largement discutée et suscite la controverse parmi les avocats ici. L'un des représentants des organisations présentes à réitéré son appel à la démission du procureur, hurlant dans le micro que le facteur racial dans cette affaire ne pouvait pas être ignoré. "Je sais que certains questionnent ma stratégie", a même reconnu Ken Thompson, "mais je veux juste faire émerger la vérité et faire cesser les rumeurs sur ma cliente"...
Kenneth Thomspon, l'avocat choc de Nafissatou Diallo, le 28 juillet 2011.
La grande question, c'est pourquoi tout ce ramdam? Pourquoi briser l'anonymat de la victime et la faire parler dans les médias, devant les journalistes, si comme le répètent Thompson et comparses, tous les faits prouvent qu'il y a eu tentative de viol, rapport de force et en aucun cas une relation consentie? Pour eux, la frilosité du procureur à poursuivre au pénal ne peut avoir qu'une explication : il est sous l'influence politique, monétaire ou autre de la part de la défense (DSK). Est-ce si simple?
Photos : Cécile Grégoriades
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