Matthew Dowd, un analyste politique qui tient un blog sur ABC News, pose une question intéressante. La question de l’expérience des candidats est brandie par les uns et par les autres, pour justifier de sa légitimité auprès des électeurs. Cet argument est-il valable ?
Selon Matthew Dowd, dont je soupçonne un a priori pro-Obama (ou contre Clinton) estime que non, cet argument ne vaut pas. Hillary Clinton, estime-t-il, se targue d’avoir de l’expérience, en politique intérieure en tant que sénatrice de New York et en politique étrangère, car ex-First Lady.
Mais l’expérience est loin d’être déterminante pour l’élection d’un président : cf Bush vs. Gore en 2000, ce dernier avait plus d’expérience en politique intérieure mais il a perdu. Pareil en 1992, le jeune Bill Clinton l’a remporté face à Bush père.
Hillary Clinton utilise son expérience en faisant de nombreuses propositions, tant sur l’économie, le social, la diplomatie… lors de ses discours. Obama, au contraire, reste relativement évasif : il pointe les défaillances du système sans aller jusqu’au plan d’action.
Si certains pensent que rester dans le flou est un inconvénient pour Obama, d’autres estiment au contraire que ça lui permet de ne pas s’aliéner une bonne partie de l’électorat.
90% des gens ont une opinion bien tranchée sur Hillary Clinton et savent déjà si ils vont voter pour ou contre elle. Pour Obama, ce chiffre est moindre, autour de 75%, selon Matthew Dowd.
La stratégie d’Obama, c’est de ne pas abattre toutes ses cartes. Les électeurs connaissent les propositions de Clinton, et si ils ne les apprécient pas, tant pis pour elle. Obama joue le rôle du cavalier masqué, plus opportuniste aussi. C’est une stratégie à double tranchant mais qui pour l’instant porte ses fruits. Si il est le nominé démocrate, on espère quand même qu’il abattra ses cartes face à McCain.
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