Beth Jacobson est une ancienne employée de la banque. Dans une interview au journal New York Times, elle explique que les noirs de la classe ouvrière étaient perçus comme une cible intéressante pour ce genre de prêts à risque, en raison de leur désir d’appartenir à la nouvelle classe des propriétaires. “Wells Fargo disposait d’une unité qui ciblait tout spécialement les églises noires, parce que la banque estimait que les prêtres avaient de l’influence et pouvaient convaincre leurs membres de souscrire à des prêts subprime”, révèle Beth Jacobson.
“Nous avons travaillé d’arrache-pied pour permettre aux emprunteurs africains-américains d’accéder à la propriété”, s’est défendu Wells Fargo par le biais d’un porte-parole. Mais cela fait gentiment sourire les autorités publiques de dizaines de villes et d’Etat à travers le pays, qui ont lancé des poursuites à l’égard des pratiques discriminatoires maintenant connues de la banque. Mais Wells Fargo pourrait bien être l’arbre qui cache la forêt, puisque d’autres banques sont soupçonnées de pratiques similaires, dont JP Morgan Chase ou Citigroup.
Selon une enquête menée dans la ville de New York par le New York Times, les foyers noirs américains gagnant en moyenne 68 000 dollars (49 000 euros) par an avait 5 fois plus de chance de détenir un prêt subprime que des foyers blancs de la même catégorie socio-professionnelle. Cette proportion s’élevait à 8 contre 1 pour les clients Wells Fargo.
Tony Paschal a travaillé dans le département prêts et emprunts de Wells Fargo de 1997 à 2007. Aujourd’hui, il raconte que la banque faisait référence aux prêts subprimes comme des “prêts ghettos”, où les clients issus des minorités étaient automatiquement considérés comme des “gens aux créances douteuses” qui “ne paient pas leurs factures”.
Concrètement, ces clients se voyaient proposer des prêts à des taux supérieurs aux prêts immobiliers “normaux”, où un emprunt de 165 000 dollars (120 000 euros) pouvait coûter jusqu’à 100 000 dollars (72 000 euros) de plus en intérêts à son souscripteur dans le cas d’un prêt subprime. Les clients étaient incités à souscrire à ce type de prêt, alors qu’ils auraient pu prétendre à des prêts normaux et plus facilement remboursable - mais moins rémunérateurs pour les banques.
Wells Fargo devra s’exprimer face à la justice dans le courant du mois sur cette affaire.
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