mercredi, juin 17, 2009

Une garçon plutôt qu'une fille


On connaissait la préférence affichée des Chinois et des Indiens pour des enfants de sexe masculin, conséquence en Chine de la politique de l’enfant unique et de la promesse de prospérité associée à l’idée d’avoir un garçon. Les statistiques démographiques américaines prouvent que la tradition se poursuit au sein de la communauté asiatique installée aux Etats-Unis, qui représente près de 14 millions de personnes. Un chercheur à l’université du Texas s’est plongé dans les statistiques du Census Bureau, et a trouvé que parmi les familles d’origine chinoise, indienne et coréenne, le ratio garçon-fille à la naissance était de 1,17 pour 1, alors que la moyenne américaine est de 1,05 garçon pour chaque naissance de petite fille.

Encore plus révélateur, le troisième enfant d’une famille chinoise a 1,5 plus de chance d’être un garçon si les deux premiers enfants sont des filles. Cela révèle une tendance nette : le recours à des méthodes de sélection du sexe de l’enfant, que ce soit par fécondation in vitro et sperm sorting ou encore l’IVG. Un sujet véritablement tabou au sein de cette communauté, explique le journaliste Sam Roberts, qui a enquêté sur le sujet.

Ces résultats ont de quoi surprendre, car les immigrants chinois ne sont pas soumis à la politique de l’enfant unique aux Etats-Unis, mais privilégient tout de même les garçons par rapport aux filles dans leur pays d’accueil. Question de tradition : “l’héritage se transmet par la lignée masculine et les familles comptent financièrement sur leur fils pour leur retraite”, explique la directrice du Asian American/Asian Research Institute de l’Université de la Ville de New York.

Les Asiatiques - et plus précisément les Chinois, Indiens et Coréens, mais pas les Japonais -ainsi que les personnes du Moyen-Orient préfèrent avoir des garçons, alors que la tendance générale privilégie les filles, remarque Norbert Gleicher, médecin au sein d’une clinique de fertilité à New York et Chicago, interrogé par le New York Times.

Des cliniques pratiquant “la sélection sexuelle” des bébés se sont développées, s’adressant explicitement aux communautés chinoises et indienne. Ces cliniques proposent la procédure du “sperm sorting”, où il est possible de distinguer les spermatozoïdes porteurs du chromosome X de ceux porteurs du chromosome Y, qui déterminent le sexe de l’oeuf une fois fécondé. Ces spermatozoïdes sont ensuite utilisés pour une fécondation in vitro. Onéreuse, cette pratique n’est pas à la portée de tous, et certaines mères ont recours à l’IVG pour ne pas accoucher d’une fille. La politique de l’enfant unique en Chine a causé la plus importante disparité entre les sexes : 120 garçons pour 100 filles.

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