mercredi, avril 30, 2008

A Venice, Barack Obama courtise l'Indiana

La défaite de Barack Obama en Pennsylvanie a eu l'effet d'un électrochoc sur sa campagne. Ses supporters se mobilisent chaque week-end dans des "phone banking", comme celui de Venice, pour appeler les électeurs. Je me suis rendue dans ce local où les gens se munissent d'une liste sur laquelle se trouvent des numéros de téléphone, s'installent dans l'une des pièces et appellent des électeurs avec leur portable. Une scène étonnante et typique du mouvement grassroot.
Noba, bénévole au local de Barack Obama situé à Venice

mardi, avril 22, 2008

L’armée américaine est moins regardante sur le casier judiciaire de ses nouvelles recrues

Cinq années de guerre ont érodé la motivation des troupes en Irak et en Afghanistan. L’armée américaine a du mal à maintenir ses effectifs en quantité suffisante. Malgré de nombreuses agences de recrutement sur les campus, l’armée n’a pas bonne presse et doit trouver des solutions alternatives. Un rapport (pdf) sorti en début de semaine montre que le nombre de nouvelles recrues au passé judiciaire douteux a plus que doublé entre 2006 et 2007.
Pour la plupart, il s’agit de vols divers et de trafics de drogue, mais plusieurs recrues ont commis des crimes sexuels et des homicides.

En tout, 1000 personnes sont concernées. Cela représente une fraction des quelques 180 000 militaires recrutés entre 2006 et 2007 dans l’armée.

vendredi, avril 18, 2008

Le profil des électeurs des 2 candidats démocrates

En analysant la démographie des électeurs qui se sont prononcés au cours des primaires, le New York Times est parvenu à un compte-rendu intéressant. Le journal déduit avec une logique scientifique les résultats d'élections à venir, en fonction de facteurs comme la démographie, l'éthnicité, le niveau d'éducation, la géographie, la classe sociale et le résultats d'élections antérieures. 
Ainsi, plus un comté (qui sert d'unité de base de l'enquête) compte de noirs, de gens disposant d'un niveau d'éducation élevé, se trouvant dans l'Ouest des Etats-Unis, CSP + et urbain, plus ils auront tendance à voter pour Obama, selon cet arbre décisionnel (Decision Tree).

Rien de très neuf, ce sont des tendances que l'on connaissait déjà, mais le schéma combine statistiques et aboutit à des données chiffrées sur les chances de chaque candidat démocrate.
10 états n'ont toujours pas voté, le suspense est toujours à l'ordre du jour sur qui obtiendra l'investiture du parti.

jeudi, avril 17, 2008

45 minutes

"Il a fallu attendre 45 minutes avant de parler des enjeux de campagne", a déclaré Barack Obama à propos du débat qu'il a eu mercredi soir avec Hillary Clinton en Pennsylvanie. De fait, la moitié du débat a consisté en un échange d'insultes poliment formulées, Hillary Clinton ayant clairement le dessus. Obama est resté cantonné sur la défensive et a cafouillé à certains moments. Pas très présidentiel tout ça.
Obama, visiblement amer (terme maintenant à la mode après le "bittergate") a déclaré le lendemain que sa rivale avait appris la politique dans les livres scolaires de Washington, autrement dit, the "good old politics" façon plat qui se mange froid.

Ici, la photo d'Obama jeudi 17 avril, alors qu'il illustre sa stratégie face aux attaques clintoniennes. "Il faut juste... faire ça", dit-il en dépoussiérant sa veste à hauteur d'épaule. Ce qui a bien fait rire la foule, dixit cette vidéo.

mercredi, avril 09, 2008

Abattre ses cartes, mais pas toutes

Matthew Dowd, un analyste politique qui tient un blog sur ABC News, pose une question intéressante. La question de l’expérience des candidats est brandie par les uns et par les autres, pour justifier de sa légitimité auprès des électeurs. Cet argument est-il valable ?

Selon Matthew Dowd, dont je soupçonne un a priori pro-Obama (ou contre Clinton) estime que non, cet argument ne vaut pas. Hillary Clinton, estime-t-il, se targue d’avoir de l’expérience, en politique intérieure en tant que sénatrice de New York et en politique étrangère, car ex-First Lady.

Mais l’expérience est loin d’être déterminante pour l’élection d’un président : cf Bush vs. Gore en 2000, ce dernier avait plus d’expérience en politique intérieure mais il a perdu. Pareil en 1992, le jeune Bill Clinton l’a remporté face à Bush père.
Hillary Clinton utilise son expérience en faisant de nombreuses propositions, tant sur l’économie, le social, la diplomatie… lors de ses discours. Obama, au contraire, reste relativement évasif : il pointe les défaillances du système sans aller jusqu’au plan d’action.
Si certains pensent que rester dans le flou est un inconvénient pour Obama, d’autres estiment au contraire que ça lui permet de ne pas s’aliéner une bonne partie de l’électorat.

90% des gens ont une opinion bien tranchée sur Hillary Clinton et savent déjà si ils vont voter pour ou contre elle. Pour Obama, ce chiffre est moindre, autour de 75%, selon Matthew Dowd.

La stratégie d’Obama, c’est de ne pas abattre toutes ses cartes. Les électeurs connaissent les propositions de Clinton, et si ils ne les apprécient pas, tant pis pour elle. Obama joue le rôle du cavalier masqué, plus opportuniste aussi. C’est une stratégie à double tranchant mais qui pour l’instant porte ses fruits. Si il est le nominé démocrate, on espère quand même qu’il abattra ses cartes face à McCain.

lundi, avril 07, 2008

Pourquoi la bataille entre Clinton et Obama n’est pas une catastrophe pour les démocrates

La machine de guerre des présidentielles est lancée depuis presqu’un an. Elle roule, en ce moment, à une allure soutenue, alors que la fin des primaires est à l’horizon. Ces derniers temps, la sauce est montée du côté des démocrates, ceux-ci s’interrogeant sur les effets d’une course longue et endurante entre les deux candidats du parti. On est presqu’à la mi-avril, et on ne sait toujours pas qui, de Barack Obama ou d’Hillary Clinton, sera le ou la nominé(e) !
Mais y a-t-il vraiment lieu de s’inquiéter, comme le font beaucoup d’observateurs et de politiciens, encourageant notamment Clinton à abandonner la course?

« Il ne faut pas céder aux sirènes des pseudo-experts médiatiques », estime Bob Mulholland, conseiller politique de Sacramento. Pour ce super délégué démocrate indécis, pas de raison de s’affoler. Les démocrates sont déjà passés par des nominations tardives. Par nomination, il faut en fait entendre : avoir remporté le nombre suffisant de délégués pour s’assurer sa place à la convention. En l’occurrence, 2024. Or il manque environ 500 délégués à chacun.

« Les gens veulent tout savoir tout de suite : ils peuvent avoir leur pizza ou leur pop corn en deux minutes, c’est pareil pour la politique », sourit Ed Espinoza, un autre de ces super délégués indécis. Beaucoup de ces « supers » indécis estiment que loin d’affaiblir les démocrates, la course entre Clinton et Obama favorise au contraire l’intérêt des électeurs.

« Après huit ans de George W. Bush, la guerre en Irak, le prix de l’essence qui s’envole…etc » 2008 est propice aux démocrates, selon Bob Mulholland. Les attentes sont énormes chez les électeurs qui veulent du changement, du renouveau. Or pour les deux candidats démocrates, c’est la toute première fois qu’ils se lancent dans une campagne pour les présidentielles (2ème pour McCain).

Les super délégués et les délégués « piochés » dans les états qui restent vont décider de l’issue de la course chez les démocrates. Beaucoup de super délégués prédisent que les choses se décanteront d’ici le mois de juin, soit après la fin des primaires. « Par respect pour les votes des électeurs qui votent dans les états en fin de primaires, nous préférons attendre avant de déclarer pour qui nous allons voter », explique Robert Rankin, un super délégué de Los Angeles. En fonction des résultats, les super délégués feront pencher la balance « dans le sens du vote populaire », m’ont déclaré la majorité des « super » à qui j’ai parlé.

mercredi, avril 02, 2008

Note ton flic sur RateMyCop

En France comme aux Etats-Unis, les sites de notation de tout et n’importe quoi inondent le web. Certains sont d’un goût douteux, comme RottenNeighbor.com (qui signifie littéralement « voisin pourri »), qui encourage les gens à décrire – plutôt en mal – le comportement de leurs voisins. D’autres sont plus polémiques, comme RateMyCop.com. un site créé il y a six mois, proposant de noter les policiers.


« Rate my cop », qui signifie « note mon flic », est basé à Los Angeles, ville réputée pour le comportement agressif et raciste de ses policiers dans les années 90. Mais les quelques 140 000 policiers fichés sur ce site sont répartis sur l’ensemble du territoire américain. Selon le site, l’objectif est de « permettre aux utilisateurs de commenter leurs interactions avec des policiers, et de les noter en fonction de trois critères : professionnalisme, équité, satisfaction. »

RateMyCop rencontre un succès certain auprès de la population, qui y trouve un moyen d’exprimer leur reconnaissance ou leur frustration sur le comportement policier au moment d’une altercation lors d’un contrôle de vitesse, de sécurité, test d’alcoolémie…etc.

L’argent des contribuables

Mais la police voit cela d’un autre œil. « Les agents de police injustement notés n’ont pas la possibilité de se défendre », selon le président de l’association des chefs de police de Californie, Jerry Dyer. De plus, le site dévoile les noms et commissariats de police de chaque policier, des informations susceptibles de mettre en « danger grave » les personnes visées.

Le directeur du site, rétorque que les informations présentes sur le site ne dévoilent ni plus ni moins que celle que l’on peut trouver sur une amende. Et les commentaires relèvent de la liberté d’expression, un droit presque sacré aux Etats-Unis. Étonnamment, la majorité des notes données aux agents de police sur le site est positive. Et si certains propos sont trop offensifs, ils sont retirés, d’après Gino Sesto, le fondateur.

De nombreuses tentatives pour fermer le site ont échoué. Rate My Cop en est à son troisième hébergeur, et peut se targuer de recevoir près de 400 000 visites par mois, selon QuantCast, un site de mesure d’audience.

« Avant RateMyCop, les gens n’avaient aucun moyen de s’exprimer sur la façon dont les agents de police exercent leur métier. Or, ils sont payés par l’argent des contribuables. Ce site a pour but de servir de base à une évaluation de la performance de la police », explique le site. À quand une version française ?