dimanche, novembre 20, 2005

La Clepsydre

Salut les gens,




Encore une semaine de passée. Est-ce à force de me marteler "Fais gaffe ça passe trop vite, profites en car tu vois pas le temps défiler!" que je trouve qu'effectivement les jours, les semaines (déjà trois mois que je suis là) me passent sous le nez?! Autrement dit, suis-je hypocondriaque ou le temps passe-t-il vraiment plus vite far from home?
Je suis pourtant loin d'être 24/24 sur un petit nuage, j'ai des moments ou je doute, d'autres ou je m'emmerde ferme, d'autres ou je regarde l'heure et puis je me dis que je perds mon temps. Mais au fond du fond je crois que le dépaysement, le fait de se dire que chaque jour c'est nouveau (rien que le fait de parler est un challenge), et donc je me fais violence et je n'ai pas le choix que de me jetter dans l'eau.
Le clash avec le train-tran de la vie antérieure (en France), c'est à double tranchant. On peut ne pas du tout aimer. Je pense que le meilleur état d'esprit à adopter c'est de tout prendre et de ne rien laisser. Ben ouais pourquoi cracher dessus alors qu'on m'offre des études qui ont un prix -voir post précédent- et que même vous, contribuables, m'aider à financer. D'ailleurs merci au passage.
Mais le facteur qui joue le plus dans ce décompte, c'et justement que mes jours sont comptés. Et ça c'est vachement excitant. ça te fais apprécier chacun de ces jours et ça t'évite de te projeter trop loin dans le futur, par définition incertain. On a des plans, sur le mois. Pas plus loin. En attendant je vais me mettre à réviser mon exam de demain, il est 10:48pm, mais pas avant d'indiquer le blog de Matthieu Kassovitz, même lui il s'y met (surtout lui, c'est tout de même La Haine!!) http://www.mathieukassovitz.com/blog/

Go!!

lundi, novembre 14, 2005

money, money, money $$$


Le systeme educatif
vaste sujet, vaste debat.
J'en discutais avec un ami qui vient de Slovenie et passe une annee a Austin pour faire de la recherche en science (de la physique je crois). Nous comparions nos systemes respectifs. Chez lui, les aides pleuvent, si bien qu'un etudiant jusqu'en licence ne paie pas un euro de frais de scolarite. Ensuite c'est une autre affaire pour le diplome de master... En France, les frais d'universite pour un etudiant jusqu'en licence s'elevent a moins de 300 euros a peu de choses pres. Pour un etudiant undergraduate (=deug/licence) aux US, le montant est variable. disons qu'a l'Universite du Texas (UT), reputee l'une des moins chere des States, il faut debourser entre $ 3,000 et $3,500 par semestre (je ne parle pas de certains departements tels The University of Texas School of Law, The Lyndon B. Johnson School of Public Affairs ou, pire encore, The McCombs Business School dont je ne connais pas les frais d'inscription mais ce que je sais c'est que c'est plus cher). Petite precision, les frais indiques ne concernent que les etudiants Texans, lucky privilegies. Comptez 3 fois plus si vous venez d'un autre etat...
Est-ce justifie de payer aussi cher? Beaucoup d'etudiants travaillent au sein de l'universite comme "teacher assistant" ( ce qui consiste en gros a corriger les copies, aider le prof pendant les cours, effectuer les taches chiantes de gestion des mails d'eleves, faire photocop, effacer le tableau, bref faciliter le boulot autant que possible). Ainsi, ce genre de boulot leur permet de couvrir les frais de scolarite puisque la fac les remboursent d'environ 2/3 et leur verse un salaire. Mais les autres?
Les etudiants endettes sont extremement nombreux, meme si je ne peux pas sortir de chiffres, je discutais avec quelqu'un dont le colocataire de niveau doctorat vit a $-40,000. Il emprunte chaque annee et reporte a plus tard le remboursement. Spirale infernale puisque forcement les agio augmentent avec l'endettement.
Paradoxe du "reve americain" : tout est possible, tout est accessible, on peut paraitre millionnaire et s'offrir des 4/4 ou des semestres a UT... Oui mais le backlash (le retour de baton) peut etre rude.

lundi, novembre 07, 2005

La France ne veut pas reconnaître sa diversité


C'est le New York Times qui le dit dans sa parution du 4 novembre, dans un article qui fait le lien entre la perception française des événements en Louisiane quelques mois plus tôt et ce qu'il se passe en ce moment en France.
"Just two months ago, the French watched in horrified fascination at the anarchy of New Orleans, where members of America's underclass were seen looting stores and defying the police in the wake of Hurricane Katrina.
Last week, as rioters torched cars and trashed businesses in the immigrant-concentrated suburbs of Paris, the images of wild gangs of young men silhouetted against the yellow flames of burning cars came as an unwelcome reminder for France that is has its own growing underclass."

J'écoute plus attentivement les médias français ces derniers temps, j'ai même regardé le JT de France 2 de lundi soir. C'est vraiment exceptionnel car j'évite la TV en général, c'est tellement frutrant. Je ne parle évidemment pas de la TV américaine, que je ne regarde donc pas non plus (il faut dire que la télé de ma colocataire ne capte que Fox, donc je suis immunisé contre la maladie du tube cathodique). Toutefois les gens ici vraissemblablement la regarde et on a du m'inerpeller une petite dizaine de fois sur les riots in France. Bon à force ça devient chiant et surtout c'est assez complexe à expliquer (raisons politiques- sarko-, économiques - pauvreté, chomage-, géographique - cités, "banlieues"-, sociales et ethniques). Mais surtout j'ai l'impression frustrante de ne pouvoir légitimement leur répondre puisque je vis comme eux ces événements par procuration.
la photo ci dessus provient du site de FoxNews, bien que le Times aime aussi les illustrations enflammées...
Beaucoup de gens font le parallèle avec ce qu'il s'est passé à L.A. en 1992.

EN tout cas, même si ils veulent savoir ce qui arrive à la douce France, il y a toujours un petit, presque indécelable sourire en coin qui disparaît bien vite. Moi je rigole pas avec ca. en tout cas je rigole pas avec la France. J'ai des élans de patriotisme que j'aurais jamais deviné !!

enfin une chose est sûre, ici, ceux qui se rebellent en France sont comparés à leurs minorités ethniques (et ils n'ont aucun probleme à parler de communautés/ghettos), sauf que du côté français c'est des assistés pourris-gâtés : (suite de l'article du Times) "The despair in these housings (note de Cécile : les HLM /quartiers chauds) projects (called cités here) has been mitigated by better schools than those that serve poors, minority districts in the US (education is financed nationally in France, ather than through local tax rolls) and by extensive welfare programs. Even when employed, a family of four living in a governemen- subsidized apartment typically pays only a few hundred dollars a month in rent and can receive more than $1,200 a month in various subsidies. The unemployed receive more. For all, health care and education are free."

Je termine avec ma soirée de dimanche, dans un bar où chaque semaine un groupe de "Dixie Swing" qui est de la vieille country des années 30 se produit et la piste est blindée. donc je me suis lancée avec un partenaire aux couleurs locales.

vendredi, novembre 04, 2005

ça castagne !

Ici il fait chaud et beau et on étudie au rythme du carillon de la grande tour; Tandis qu'en France c'est chaud, dans l'autre sens du terme. Une chose est sûre, dès que je rencontre des gens ici, ils me rétorquent "Hey riots in France, for a week !!!" et je dis ben oui. Je comprends pas trop ce qu'il se passe à vrai dire. Par expérience (referundum du 29 mai) je sais qu'il est extremement délicat de juger d'une situation quand on ne s'y trouve pas impliqué. Ma première réaction serait plutôt de trouver ça pathétique car c'est drôle de voir à quel point pas seulement le 93 mais la France entière s'enflamme en un claquement de doigts. Est-ce l'esprit révolutionnaire qui reprend le dessus? Un ras-le-bol de ce gouvernement qui parle trop? Un jeu?
si quelqu'un peut éclairer ma lanterne...