mardi, juin 22, 2010

Les Français derrière les doublages des blockbusters américains

Le doublage est inconnu aux Etats-Unis, où l'on préfère les sous-titres. C'est pourtant Hollywood qui fournit aux frères Taïeb, les leaders du doublage, l'essentiel de leur travail. Les Dubbing Brothers donnent leurs voix européennes à la majorité des films américains, d'Avatar à Alice au Pays des Merveilles.

Dans les studios de Dubbing Brothers, à Burbank.

Il faut quelques secondes d’ajustement entre le soleil éblouissant de l’extérieur et la lumière tamisée des studios. Puis peu à peu se distinguent les touches et manettes clignotantes de la table de mixage, les écrans et surtout le son, redoutable. Nous sommes dans les studios de doublage Dubbing Brothers situés en plein coeur de l’industrie du cinéma à Burbank.

Fondée à Paris il y a plus de 20 ans, la société est aujourd’hui leader sur son secteur et double tous les plus grands films américains à destination du marché européen. Au compteur récemment : Avatar, Alice au Pays des Merveilles, Iron Man 2 ou encore Shreck.

« Doubler un film, ce n’est pas simplement trouver une bonne traduction, il faut aussi, pour que l’illusion soit créée, que cette traduction soit synchrone avec le mouvement des lèvres des acteurs à l’écran », explique d’emblée Philippe Taieb, le directeur de Dubbing Brothers. « Ajoutez à cela l’adaptation des références culturelles, par exemple Shreck est bourré de blagues qu’il est très difficile de traduire telles quelles, il a fallut qu’on fasse en sorte que dans chaque langue, ça fasse rire tout en étant synchro », précise Fred Taieb, le frère de Philippe qui tient avec lui les rênes de l’entreprise.

Dubbing Brothers a son siège à La Plaine-Saint-Denis, le quartier des studios de télévisions parisiens. Mais le groupe s’est agrandi au fil des ans et à ouvert des succursales en Belgique, en Allemagne, en Italie et dispose d’un partenariat avec un studio espagnol. « La clef de notre succès, c’est d’assurer un doublage avec des comédiens locaux », explique Philippe Taieb.

Si les séries télévisées représentent le gros des doublages, Dubbing Brothers voient tout de même défiler pas moins de 100 films par an. « Nous sommes le maillon invisible de la production cinématographique », sourit Fred Taieb, qui passe la plupart de son temps aux manettes de gigantesques tables de mixage.

mardi, juin 01, 2010

A Oxnard, les belles carosseries françaises attirent les visiteurs



Courbes parfaites, carrosseries rutilantes et plaques d'immatriculations françaises : le musée de l'automobile d'Oxnard nous emmène dans un autre monde. Fondé par un Américain passionné de voitures françaises anciennes, le Mullin Automotive Museum rassemble une collection d'une centaine de voitures de la période Art Déco.

"Pour moi, les voitures françaises des années 20 et 30 symbolisent l'archétype de l'art et du design du 20ème siècle", explique Peter Mullin, le fondateur du musée, qui a fait fortune dans les assurances vie. Les véhicules sont présentés dans un immense espace "de façon à rappeler le Grand Palais, lieu traditionnel où ils étaient exposés à l'époque", souligne le conservateur Andrew Reilly.

Les visiteurs sont invités à circuler entre ces joyaux de métal d'un autre temps portant des noms comme Hispano-Suiza, Delahaye, Delage, Bugatti. Seule l'élite de l'époque étaient capable de s'offrir de tels objets, qui coûtaient alors plusieurs fois le prix d'une maison. Elles ont appartenu à l'aristocratie, aux nouveaux-riches, à des héritiers fortunés, et même à un tsar de Russie.

Au rez-de-chaussée se trouvent les voitures de luxe, dont une magnifique Delahaye cabriolet de 1939 couleur bordeaux, imposante de beauté futuriste et de majesté. "Il y a quelque chose de sensuel, de sculptural", s'enthousiasme Peter Mullin à propos de la Delahaye, une marque disparue dans les années 50. A l'étage, place aux voitures de course.

Là aussi, l'art rencontre la technologie. "Peter Mullin était fasciné par cette période Art Déco parce qu'il y avait un réel optimisme. A cette époque, il y avait un renouveau esthétique conjugué à une soif d'inventions scientifiques", ajoute le conservateur Andrew Reilly. Les bolides présentés empruntent sans équivoque à l'aéronautique, comme l'illustrent les modèles des frères Voisin ou encore la longiligne Delahaye 1937 TI45 avec sa carrosserie en aluminium et rivetée, capable à l'époque de pointes à plus de 200 km/h.

Toutes les voitures présentées témoignent aussi d'une époque où les voitures étaient fabriquées autrement. Le châssis s'achetait séparément de la carrosserie "c'était un travail d'artisan", commente Andrew Reilly. Aujourd'hui, tous les véhicules sont monocoques, c'est-à-dire constitués d'un seul tenant. "Nous voulons montrer ce contraste des voitures considérées aujourd'hui essentiellement comme utilitaires, alors qu'autrefois, c'était de véritables sculptures sur roues!", s'exclame Andrew Reilly.

Chaque automobile est un condensé d'histoire, comme cette Bugatti Brescia de 1925 qui a passé 70 ans au fond du lac Maggiore en Suisse, après que son propriétaire, qui avait perdu sa fortune aux jeux, ne pouvait plus payer les frais de douane. Les autorités suisses ont donc fait couler la voiture de course, selon la loi de l'époque. Sortie d'eau en 2009, l'épave était en surprenante bonne condition, deux de ses pneus étant toujours gonflés et les instruments du tableau de bord intacts. Peter Mullin, qui collectionne les voitures depuis 30 ans, n'a pas hésité "c'est une beauté des profondeurs", admire-t-il.

Le musée, qui vient d'ouvrir ses portes en mai, ne peut être visité qu'une fois par mois et uniquement sur réservation. La visite du samedi 12 juin prochain est complète mais il reste des places pour samedi 10 juillet et 10 août. Informations sur le site : mullinautomotivemuseum.com