samedi, février 28, 2009

Station service


En bas de chez moi se trouve un grand boulevard appelé "Lincoln Boulevard", l'équivalent de l'ancienne Highway 1 pour les connaisseurs. En l'espace d'un kilomètre, ce n'est pas trois, quatre, mais cinq - 5 - stations services qui longent le boulevard de part et d'autre. Et je tiens à préciser que j'habite en pleine ville. Les Etats-Unis se débarasseront de leur problème d'addiction au pétrole quand il y aura moins de gas stations... ou bien l'inverse.

PS: cette photo est une vraie station service - au look futuriste, mais qui existe - à Los Angeles.

mardi, février 24, 2009

La peine de mort, victime collatérale de la crise aux Etats-Unis


Dans la série sur les conséquences inattendues de la crise économique aux Etats-Unis, Le Figaro pointe dans son édition du 18 février les effets des baisses de budgets sur la peine de mort.

Toujours d'actualité outre-Atlantique, la peine de mort est légale dans plus des deux tiers des Etats américains, même si elle n'est pratiquée régulièrement que par une poignée d'entre eux. Or la peine de mort coûte chère, jusqu'à dix fois plus qu'un prisonnier condamné à perpétuité.

Le préjugement (pre-trial), jugement, les appels, l'incarcération et l'exécution coûtent tous plus chers pour un prisonnier condamné à la peine capitale. En particulier l'étape du jugement (trial), qui dure trois à quatre fois plus longtemps pour un accusé qui risque la condamnation à mort.

Une dizaine d'Etats seraient donc tentés par une abolition de cette peine aux allures moyenâgeuses, dont le Nouveau-Mexique, le Maryland, le New Hampshire ou le Montana. Austérité oblige, le temps de faire des économies jusque dans les couloirs de la mort est venu, une aubaine pour les groupes abolitionnistes, qui ne s'attendaient pas à un tel concours de circonstances.

Une personne sur 129 est incarcérée aux Etats-Unis, représentant un total de 2,3 millions de personnes derrière les barreaux. Parmi cette population incarcérée, 3 300 sont dans les couloirs de la mort. Les Etats du sud des Etats-Unis ont le plus recours à la peine de mort, et la palme d'or est décernée, sans surprise, au Texas, avec 423 exécutions à son actif depuis la remise à l'ordre du jour de la peine par la cour suprême en 1976.

A titre de comparaison, la population carcérale française s'élève à 64 000 prisonniers, soit une personne sur mille.

vendredi, février 20, 2009

Paillettes et tapis rouge

On s'active du côté d'Hollywood boulevard depuis près d'une semaine. Les Oscars, c'est dimanche 22 février, et on ne parle que de ça. Qui d'entre Benjamin Button avec Brad Pitt ou Slumdog Millionaire, de Danny Boyle va remporter l'Oscar du meilleur film?

En attendant, les organisateurs se relaient jour et nuit pour faire vivre la cérémonie dimanche, quelques heures de paillettes, de flash et de tapis rouge...

lundi, février 16, 2009

Texas, Arizona, Utah... the new places to live in the US


Quels sont les endroits qui attirent le plus aujourd'hui aux Etats-Unis? Je ne parle pas des touristes mais des Américains eux-mêmes, en quête de meilleures contrées pour s'installer et vivre.

Contre toute attente, l'Utah arrive en premier dans la catégorie des "fast growing states", avec plus de 2% d'habitants en plus par rapport à 2007. On apprend qu'il y aurait eu un baby boom dans l'Utah, un Etat coincé entre le Nevada et la Californie, réputé pour sa forte proportion de Mormons.

Juste derrière vient l'Arizona, en tête du palmarès depuis déjà plusieurs années. Entre 2000 et 2008, l'Etat a accru sa population de 26%. C'est comme si la population française passait de 60 à 75 millions en moins d'une décennie...

L'Arizona est talonnée par les Etats environnants : Nevada, Texas, Colorado : les nouveaux Etats du sud-ouest, "the SouthWest". C'est l'effet côte d'Azur version américaine. Une population vieillissante en quête de soleil s'installe dans cette "sun belt", mais il y a aussi l'impact de l'immigration en provenance du Mexique.

La Californie attire aussi toujours autant, malgré un taux de chômage de 9,3%, le plus élevé en 15 ans. Mais beaucoup d'habitants quittent également le "golden state", plus si golden que ça.

Enfin, la Géorgie et la Caroline du Nord sont les Etats qui attirent aussi, mais certainement pas pour leur climat. Les opportunités professionnelles, une croissance en hausse attire les nouveaux habitants.

vendredi, février 06, 2009

L'extrême droite menace-t-elle une Amérique vulnérable?

J'ai assité mercredi 4 février à une discussion sur les groupes d'extrême droite aux Etats-Unis. J'y suis allée sans être trop emballée, car j'imaginais plutôt l'aspect historique de la chose. J'avais tort. Mark Potok et Chris Hedges, les deux intervenants, ont rendu le sujet très actuel, trop?


Les groupes d'extrême droite ont toujours existé aux Etats-Unis. Avant de s'en prendre aux immigrés latinos aujourd'hui, les organisations suprématistes blanches et nativistes comme le Ku Kux Klan (fondé en 1865) avaient pour cible les immigrés allemands, asiatiques, les Juifs et Catholiques fin 19e et début 20e. Rien de nouveau, donc selon Mark Potok, du Southern Poverty Law Center, une association de surveillance de l'extrême-droite basée en Alabama. Un parti nazi américain a existé après la deuxième guerre mondiale et l'antisémitisme n'était pas rare à l'époque : après tout, Henry Ford était un adepte des théories du complot juif et un admirateur de l'Allemagne d'Hitler, rappelle Potok.

Le mouvement des droits civiques dans les années 60 bouscule et revigore les groupes d'extrême droite, qui voient dans l'abolition de la ségrégation une atteinte à leur identité d'Américains blancs et chrétiens. Le sentiment de "spoliation" est celui qui domine chez ces groupes "restaurationnistes", c'est-à-dire qui prônent "le retour à l'Amérique réelle", selon Potok.

Le chercheur indique que les groupes d'extrême droite se sont installés au cours des dernières décennies dans le nord ouest des Etats-Unis (Nord de la Californie, Oregon, Etat de Washington et Idaho) en raison de l'absence relative de minorités ethniques dans ces Etats. Pour des raisons historiques, les Noirs sont y peu présents sauf dans les métropoles (Portland et Seatlle).

Mark Potok, crédits : Val Downes.

Plus récemment, les groupes d'extrême droite ont pris la forme des minutemen. Un projet né en Arizona où des particuliers s'organisent pour surveiller la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Cette idéologie anti-immigration est relayée par des talks-show à la radio ou la télévision, comme Lou Dobbs sur CNN, ainsi que par des politiciens, comme le représentant du Colorado Tom Cancredo.

Régulièrement, les émissions de radios conservatives diffusent des rumeurs sur les méfaits de l'immigration illégale, rumeurs relayées par les médias mainstream. La plus récente avançait que les immigrés illégaux étaient à l'origine de la crise des subprimes, car ils avaient fait exploser le système par leur avidité : les banques étant "obligées" de faire crédit aux minorités.

Potok indique que les "hate crimes", qui vont donc de la simple discrimination au crime racial, sont en hausse, en particulier à l'égard des Latinos. Une étude du département de Justice estime à 200 000 le nombre de ces crimes haineux chaque année.

Chris Hedges, auteur de "American Fascists: The Christian Right and the War on America", adopte une approche encore plus pessimiste. Il estime que les idées d'extrême droite ont tendance à se propager dans la socété en temps de crise économique. Or les Etats-Unis entrent dans l'une des crises que l'on compare à la dépression des années 30. "Les idées racistes et anti-immigrées naissent du désespoir économique", explique cet ancien journaliste du New York Times.

Chris Hedges.

Chris Hedges s'intéresse en particulier aux mouvements évangélistes à travers le pays : la "droite religieuse", qu'il compare à un mouvement fasciste. "L'évangélisme des méga churches est comme une idéologie totalitaire : basée sur la masculinité, la soumission à une figure centrale et sur l'apocalyspe." Le chercheur estime que ce mouvement naît de la désillusion, une menace bien réelle aujourd'hui, notamment au sein des classes moyennes, la "working class", étranglée par la situation économique. Le taux de chômage aujourd'hui aux Etats-Unis est de 7,6%.

L'intellectuel de gauche qui se revendique athé met en garde contre la montée en puissance de ce mouvement de masse qu'est l'évangélisme, associé à sa "propagande pseudo scientifique qu'est le créationnisme."

mardi, février 03, 2009

Le business des octuplés

Elle est désormais ultra célebre : Nadya Suleman, cette Californienne de 33 ans qui a accouché de 8 bébés fin janvier, gère son image. Aujourd'hui entourée d'une ribambelle de 14 enfants (elle en avait déjà six avant les octuplés), elle a fait appel aux services de deux publicistes afin de gérer le torrent de demandes d'interviews de la part de médias du monde entier.

Certaines rumeurs évoquent que des médias seraient prêts à débourser jusqu'a deux millions de dollars pour une interview avec l'heureuse mère de famille. Nadya Suleman recoit quelque 200 demandes d'interview par jour et des propositions de contrats avec... des fabricants de couches!

dimanche, février 01, 2009

Le Superbowl ne connaît pas la crise

C'est le passe-temps national des Américains : le Superbowl Sunday avait lieu dimanche 1er février. Quasiment jour férié, alors que le dimanche est en général un jour ouvrable comme les autres aux Etats-Unis. L'année dernière, près de 100 millions de personnes s'étaient agglutinées devant leur petit écran, chez eux, dans des bars ou des restaurants pour commenter sur les exploits de leur équipe de football préférée.

Cette année, les Etats-Unis sont en crise, et la finale de football américain n'est pas à l'abri. Célèbre pour ses extravagances et paillettes, le Superbowl doit faire quelques concessions... Reste que la seconde de publicité télévisée pendant la finale est vendue à la modeste somme de 100 000 dollars !

A lire dans cet article paru dimanche dans le JDD.