

Journaliste multimédia installée aux Etats-Unis, je couvre l'actualité américaine au sens large pour Marianne, L'Humanité Dimanche, Lemonde.fr et quelques autres. Ce blog est le reflet de mes observations sur le terrain. I am a multimedia journalist based in the U.S. I cover the news for French outlets such as Marianne, L'Humanité Dimanche or Lemonde.fr among others. Here you will find my observations and pictures around my reporting.
Lors des JO d’Athènes en 2004, l’audience avait frôlé les 25 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis. Si les deux candidats ont anticipé l’impact électoral d’un tel événement, ils ne se sont pas privés d’en critiquer l’aspect politique. Barack Obama et John McCain ont tous les deux désapprouvé la décision de George Bush d’assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux, dénonçant les atteintes aux droits de l’homme en Chine.
LA "GAFFE" DE GEORGE BUSH LORS DES JO D'ATHENES EN 2004
Se rappeler aux électeurs en pleine jubilation sportive joue sur la complicité. « Le candidat joue sur la corde patriotique des téléspectateurs et leur dit implicitement qu’il partage leur passion pour le sport », explique Don Hinchey, de l’agence de marketing sportive Bonham Group basée à Denver. Un tel investissement à l'échelle nationale reflète cependant la nervosité des candidats, donnés au coude à coude dans les sondages à moins de trois mois des élections. « John McCain et surtout Barack Obama disposent d’une importante marge de manœuvre financière et peuvent se permettre de telles dépenses, justifiées lorsque les résultats sont aussi serrés », explique Neal Burns, professeur de stratégies publicitaires lors d’événements sportifs à l’université du Texas à Austin.
Il est toutefois inhabituel pour les candidats de mener des campagnes d’envergure nationale. « A cause de la nature des élections état par état, les candidats préfèrent s’investir dans ceux où ils ont des chances de l’emporter », souligne Marc Ganis, consultant sportif à Chicago. Mais les événements sportifs grand public font souvent exception à la règle. Les spots télévisés des candidats figuraient aux cotés de ceux des grandes marques américaines en janvier à l’occasion du très suivi Super Bowl. Le championnat de football américain avait battu alors tous les records d’audience, avec près de 100 millions de téléspectateurs.
Mais faire de la publicité politique sur fond d’événement sportif n’est pas sans risque. George W. Bush en a fait l’expérience en 2004, lors des JO d’Athènes. Le républicain alors candidat à sa réélection avait diffusé un spot de campagne (voir ci-dessous) dans lequel il annonçait : « Après ces Jeux, il y aura deux nouvelles démocraties de plus, et deux régimes terroristes de moins », faisant allusion à l’Afghanistan et l’Irak. Le spot, intitulé « Victory », avait soulevé l'indignation du comité olympique des Etats-Unis et la colère de certains sportifs Irakiens.