vendredi, novembre 27, 2009

"Quand on n'a pas d'assurance, on croise les doigts pour ne pas tomber malade"

Alors que le Sénat américain vient de s’emparer du projet de loi du réforme de la couverture santé voulue par Barack Obama, quarante millions d’Américains galèrent sans assurance. Sofiya Goldshteyn est un exemple parmi d’autres, mais révélateur. Elle ne s’est jamais vraiment inquiétée pour sa santé. Mais début novembre, la jeune fille de 27 ans a commencé à ressentir une douleur dans l’une de ses molaires. Elle n’a pas tardé à recevoir le diagnostic : plusieurs plombages à remplacer, et une couronne à poser. Sofiya Goldshteyn n’a pas d’assurance maladie, et a dû payer les 1000 dollars de frais dentaires de sa poche. Une facture difficile à avaler, même si elle travaille à temps plein dans une entreprise informatique.

Deux tiers de la population active est couverte par le biais de son employeur, le reste a le choix de souscrire à une assurance privée individuelle. Mais en raison des coûts exponentiels des tarifs des compagnies d’assurance, de moins en moins d’employeurs offrent une couverture maladie à leurs employés. Comme Sofiya Goldshteyn, plus de la moitié des personnes sans assurance santé aux Etats-Unis ont un travail. Pour elle, ne pas avoir de couverture maladie, c’est prendre le risque de se ruiner au moindre souci de santé.

“Depuis que je n’ai plus d’assurance, j’ai changé mes habitudes de vie, j’ai plus conscience du risque, par exemple quand je conduis, je fais attention de ne pas aller trop vite et j’évite de prendre la route si il pleut. J’essaie de manger correctement pour ne rien attraper. C’est vraiment stressant de savoir qu’au moindre accident, on peut être ruiné.”

Pour payer ses frais dentaires, Sofiya Goldshteyn a du souscrire à un emprunt auprès de Care Credit. Cette société de crédit s’adresse exclusivement aux personnes sans assurance et solvables comme Sofiya qui ont besoin d’argent pour payer leurs factures médicales peu élevées. C’est avantageux, selon Sofiya, car cela lui permet de payer 50 dollars par mois sans frais, à condition qu’elle rembourse son emprunt à échéance, sinon le taux d’intérêt caracole à 20%.

Souscrire à une assurance privée? Sofiya Goldshteyn ne se pose même pas la question. Entre son loyer, ses factures mensuelles, son prêt étudiant à rembourser et ses frais médicaux, elle ne gagne pas assez pour débourser plusieurs centaines de dollars par mois pour un assurance privée. Alors en attendant, Sofiya Goldshteyn croise les doigts pour rester en bonne santé.

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