mardi, mars 17, 2009

Derrière le succès de la page photojournalistique The Big Picture

The Big Picture est une sélection de photos d'agences sur le site du journal The Boston Globe. Si vous n'avez encore jamais vu cet extraordinaire travail, cela vaut le détour.

Alan Taylor est l'unique personne derrière cette sélection d'une trentaine de photos sur un évènement d'actualité. Il était à SXSW mardi 17 mars pour expliquer son travail. Il est en fait développeur et a eu cette idée de plateforme ultra simple pour montrer des photos en grand format - qui remplissent la largeur de l'écran d'un ordinateur, c'est-à-dire 990 pixels de large.


"J'étais frustré par le format des diaporamas que l'on trouve sur les sites d'information. Les photos sont soit trop petites, et il faut cliquer pour accéder à la suivante", remarque Alan Taylor, "alors quand on a une sélection de 60 photos, c'est décourageant!" D'où son idée de sélectionner des photos sur un évènement, comme en ce moment les pirates en Somalie, une série sur la saison des carnavals ou le très consulté "Israel and Gaza", mais l'idée était de mettre en avant le confort de navigation. Quoi de plus facile en effet que d'effleurer la barre espace de son clavier pour faire défiler les photos?

Les photos proviennent majoritairement d'agences photo (Reuters, AP, Getty Images), et parfois de photographes individuels que Taylor trouve sur FlickR ou par contact direct. Dans tous les cas, les photos sont créditées et un accord est conclu. Mais le Boston Globe ne paie pas. Pour les photos sélectionnées hors des agences, ce n'est qu'un coup de pub pour leurs auteurs. Car la page The Big Picture dispose aujourd'hui d'une renommée mondiale dans le domaine du photojournalisme, même si Alan Taylor ne fait que sélectionner des photos d'agence pour la plupart. Mais il y a un vrai travail éditorial derrière, sans compter la modération des milliers de commentaires sur les photos.

Taylor peut se permettre de montrer des photos choquantes, provacantes, violentes qu'un journal ne présenterait probablement pas car en sa qualité de développeur, il a mis au point une façon de ne pas voir la photo avant d'avoir compris que son contenu pouvait choquer.


Son budget est minime, mais est un exemple de réussite, lorsqu'un développeur (il l'est toujours à temps partiel pour le Boston Globe et l'autre partie de son temps, il le passe à mettre au point The Big Picture) associe ses compétences avec celles des meilleurs photojournalistes.

La publicité est discrète sur la page, mais elle est présente sous la forme d'une bannière tout en haut, et cela suffit à rendre The Big Picture rentable, "même si plus de 90% des gens viennent directement sur la page sans jamais aller sur le site du Boston Globe", reconnaît Alan Taylor.

© Crédits photos : The Big Picture et Cécile Grégoriades

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